Montre de présent au chiffre de l’Empereur Napoléon. Circa 1811-1812

Montre ronde de col au cadran émaillé à chiffre arabe, boîtier en or orné de fines perles blanches, sur le dessus du chiffre « N » sous couronne impériale et dans une couronne de lauriers, sur fond d’émail bleu, enrichi sur le pourtour d’un rang de perles fines ; revers orné d’étoile d’or sur fond d’émail bleu rayonnant, enrichi sur le pourtour d’un rang de perles fines. Numéro à la bélière 47 / 8112.

Diamètre : 35 mm


Montre de présent au chiffre de l’Impératrice Marie-Louise. Circa 1811-1812.

Montre ronde de col au cadran émaillé à chiffre arabe, boîtier en or orné de fines perles blanches sur le dessus du chiffre « ML » sous couronne impériale et dans une couronne de lauriers, sur fond d’émail bleu rayonnant, enrichi sur le pourtour d’un rang de perles fines ; revers orné d’une abeille perlée dans une couronne de lauriers sur fond d’émail bleu rayonnant, enrichi sur le pourtour d’un rang de perles fines. Numéro à la bélière 61 / 8343.

Diamètre : 35 mm


Ces deux bijoux offerts en présent par l’Empereur Napoléon et l’Impératrice Marie-Louise comptent parmi les plus beaux présents mis à disposition par la Maison de l’Empereur. Fournis par la Maison Nitot, ces petites montres de col se retrouvent dans les nombreuses commandes du Grand Chambellan, comme en 1811 : Vingt-six petites montres de col divers, en or émaillé, avec entourages, chiffres, emblèmes superbes et accompagnées de leurs chaînes et clefs.

Les montres de ce type, sur fond d’émail bleu, vert, turquoise ou encore corail, étaient alors facturées, suivant la qualité des ornements, enrichies de perles ou de brillants, entre 250 et 600 francs.

Marie-Étienne Nitot (1750-1809), s’installe à Paris en 1780 après avoir fait son apprentissage chez Auber, à l’époque joaillier de la reine Marie-Antoinette. Sa clientèle aristocratique lui est fidèle jusqu’à la révolution française de 1789. C’est ensuite que la bijouterie Nitot prend réellement son envol lorsqu’elle devient en 1802 le joaillier attitré de Napoléon Ier. Avec l’aide de son fils François Regnault (1779-1853), Nitot crée les bijoux emblématiques de la période impériale. Les bijoux du mariage de Napoléon avec Joséphine de Beauharnais puis avec Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine sont créés par Nitot. Il dessinera et sertira aussi la couronne du sacre de Napoléon, le manche de son épée ainsi que bon nombre d’autres parures pour la cour. François Regnault Nitot reprendra la joaillerie de son père à sa mort en 1809 et continuera son activité jusqu’à la chute de l’empire en 1815. L’exil de Napoléon motive Nitot, à se retirer de la bijouterie. Il cède donc son affaire à son chef d’atelier, Jean Baptiste Fossin (1786- 1848). Les successeurs de Nitot sont aujourd’hui représentés par la Maison Chaumet place Vendôme.

 

Si Nitot était le fournisseur officiel de la Maison de l’Empereur, pour la joaillerie, il savait faire appel à différentes grandes bijouteries parisiennes pour sous-traiter les commandes, notamment en matière d’orfèvrerie et de fine horlogerie.

Plusieurs caractéristiques (dimensions, forme du pont du balancier ou coq, police de numérotation et placement du poinçon losangique, sur une des montres, sur le fond du couvercle intérieur, travail de l’émail et des perles) montrent ici que nos deux montres furent travaillées par les orfèvres-bijoutiers Moulinié & Bautte pour la Maison Nitot. Ayant adresse à Paris, réputé comme orfèvre monteur

de boite, Moulinié et Bautte sont aussi connus pour avoir proposé des tabatières en or avec le même luxe que celles offertes par Maguerite et Blerzy. 



Archives nationales O2/31,

liste des montres et tabatières fournies en 1806


« Originaire de Genève, Jean-François Bautte (1772-1837) est issu d'un milieu ouvrier qui contraste avec le futur destin d'horloger-bijoutier que connaîtra le Suisse. Orphelin alors qu'il est encore très jeune, Jean-François Bautte est rapidement placé en apprentissage des différents métiers de monteur de boîtes, guillocheur, horloger, bijoutier... Quelques années plus tard, dans les années 1790, Jean-François Bautte dévoilera ses premières créations et fondera la manufacture Moulinié & Bautte en association avec Jacques-Dauphin Moulinié (1793). En 1804, Jean-Gabriel Moynier s'associe aux deux hommes et la manufacture prend le nom de Moulinié, Bautte & Cie. Cette manufacture suisse implantée à Genève réunit alors tous les corps de métier de l'horlogerie."Amoureux des formes" comme il aimait à se définir, Jean-François Bautte a presque naturellement fait des "montres de forme" sa spécialité. Parmi ses créations, on trouve ainsi des montres à l'apparence d'instruments de musique miniatures, de fleurs ou d'animaux, ou bien encore son célèbre modèle de montre en forme de pistolet capable de diffuser du parfum. Jean-François Bautte sera également le co-inventeur de la montre extraplate, une autre de ses spécialités. »   

Œuvre en rapport

- Montre de col de Napoléon, offerte en 1813 par l’Impératrice à Mademoiselle SOUFFLOT, fille d’une femme de chambre du Roi de Rome. Musée Napoléon du Château de Fontainebleau, n°F1995.1. 


Bibliographie :

- Maze-Sencier. Les fournisseurs de Napoléon Ier et des deux impératrices. Laurens, Paris, 1893.

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