MANUFACTURE IMPERIALE DE SEVRES.

Paire de vases « aigle Lagrenée » ou « têtes d’aigle » bleu lapissé or. 1804.




Vase en porcelaine fond bleu lapissé or, de forme « Aigle Lagrenée » avec anses têtes d’aigle dorées tenant des anneaux dans leurs becs, couvercle avec prise de forme conique peinte en or, épais filets dorés sur la lèvre supérieure, l’épaulement et le piédouche ; vase reposant sur un socle carré de porcelaine imitant le marbre.



Décorée d’un fond « bleu lapissé or », notre paire de vases « têtes d’aigle » s’inscrit dans l’une des productions les plus extravagantes et des plus rares de Sèvres.

Intégralement réalisées en porcelaine, ces vases ont tout d’abord la particularité d’avoir un fond de couleur qui imite à la perfection le précieux lapis-lazuli, procédé qui fut mis au point et exécuté à la fin du XVIIIe siècle par Jean-Jacques Dieu (1777-1811), peintre doreur de la manufacture actif jusqu’au début de l’Empire. Les pièces les plus précoces dans ce beau fond dit « bleu lapissé », ne sont autres que les vases formant à l’origine, l’extraordinaire garniture livrée à Madame Adélaïde en 1783. Les anses, bouton de préhension du couvercle et base sont quant à eux entièrement recouverts d’or imitant ainsi le bronze doré.

La forme du vase « Lagrenée » flanquée de têtes d’aigle fut dessinée en 1795 dans un esprit néo-classique ; l’auteur n’est autre que Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821), artiste réputé pour sa participation aux fouilles romaines d’Herculanum, et qui laissa une empreinte dans les arts décoratifs comme directeur en second de la manufacture royale de Sèvres dès 1785. La production à Sèvres de ce modèle sera extrêmement restreinte. Seules quelques pièces sont réalisées entre 1800 et 1804, et auront toutes une destination impériale.

Aussi les vases à anses « têtes d’aigle » devant servir à meubler les résidences officielles de Fontainebleau et des Tuileries, sont aujourd’hui conservées dans les collections publiques, tandis que notre paire de vases est probablement la seule pièce de forme de ce modèle qui nous soit parvenue en main privée. La provenance de cette paire de vases en lapis est d’autant plus exceptionnelle, qu’elle a été livrée sur ordre de Napoléon aux Tuileries en janvier 1805, pour l’Impératrice Joséphine.



Jean-Jacques Lagrenée, Vase aigle, 1795

Sèvres, Manufacture et Musée nationaux, dessin Inv 2011.3.408


Les vases Lagrenée à anses « têtes d’aigle » : inspirées du style néo-classique


On doit les contours et la forme particulière du vase à anses « têtes d’aigle » à Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821) qui dessina le modèle en 1795. Peintre, dessinateur et graveur français, membre de l’Académie royale de peinture, Lagrenée dit le Jeune, avait été nommé dix ans plus tôt en 1785, co-directeur artistique de la manufacture royale de porcelaine de Sèvres aux côtés de Louis-Simon Boizot (1743-1809) par le comte d’Angiviller (1730-1810). Promoteur des arts à l’Antique, le Directeur des Bâtiments du Roi espérait développer un style néo-classique à part entière, s’inspirant des décors intérieurs et objets révélés par les fouilles d’Herculanum et de Pompéi auxquelles avait d’ailleurs participé Lagrenée lors de son séjour à l’Académie de Rome entre 1765 et 1769. C’est ainsi que Lagrenée, entrant dans les vues de son mentor, renouvela le répertoire décoratif de la Manufacture de Sèvres ainsi que le style des pièces de formes et services de table. Une des plus belles réussites de l’artiste fut certainement le fameux Service de la Laiterie de Rambouillet créé pour la Reine Marie-Antoinette. Il s’inspirera par la suite des 525 vases « étrusques » de la collection Dominique-Vivant Denon, acquise par Louis XVI en 1785 et transférée à Sèvres en juin 1786. 


Une technique mise au point à Sèvres : le fond bleu « lapissé or »

 

Ces vases se distinguent également par le précieux et singulier décor imitant le lapis lazuli nommé « lapissé or » dans les archives de la manufacture de Sèvres. Imitant ce marbre précieux, le décor consiste en la pose savante d’un fond bleu de cobalt de grand feu, simulant les veinures, les aplats irréguliers de couleurs et les lignes striées d’or.

Ce décor est né de la collaboration entre les peintres et doreurs Jean-Jacques Dieu (1777-1811) et Nicolas Schradre (actif à Sèvres en 1773-1785). Développé initialement entre 1778 et 1785, il est poursuivi par Dieu après le départ de Schradre de la manufacture en 1785. Bien que spécialisé dans les peintures de chinoiseries, Dieu semble être le seul peintre à réaliser les fonds « lapissés or » puisque toutes les pièces recensées à ce jour sont de sa main. Le plus bel exemple réalisé dans les années 1780, est la somptueuse garniture royale de vases ornée de ce décor et livrée à Madame Adélaïde en 1783, pour meubler ses appartements au château de Versailles. 








Détail du fond lapissé


Une production de la manufacture nationale puis impériale de Sèvres


Dessinée par Lagrenée en 1795, la production à Sèvres de ce modèle sera extrêmement restreinte. On dénombre en effet à ce jour uniquement cinq modèles de vases « têtes d’aigle » dont trois seront réalisés au début du Consulat dans les années 1800-1801. Il s’agit d’une paire de vases aigles fond beau bleu avec pour chaque deux grands cartouches ovales ornés de bouquets de fleurs avec inscriptions, probablement peint par Micault ornemaniste de la manufacture[1] ; et un vase de même à fond écaille avec deux larges cartels à décor de fleurs sur fond de paysage, peint probablement par Drouet[2]. Ces trois pièces seront choisies avec un grand nombre de vases de Sèvres, le 24 Brumaire an XIII (15 novembre 1804) par Calmelet, administrateur du Garde Meuble, pour l’ameublement des appartements particuliers de l’Empereur au Palais de Fontainebleau où ils se trouvent encore aujourd’hui.

 

Notre paire de vases de dimensions légèrement plus petites, sera exécutée dans le courant de l’année 1804 et entra tardivement au magasin de vente de la manufacture le 19 Frimaire an XIII (10 décembre 1804)[3] pour un prix de 150 fr pièce (300 fr la paire). Les registres des archives de Sèvres comptabilisent pour ces vases : 42 fr pour la pâte et le fond ; 9 fr pour la dorure ; & 12,60 fr pour le fond bleu lapis et or, exécuté par le peintre doreur Jean-Jacques Dieu, un des plus anciens ouvriers de la manufacture et le seul à pouvoir alors imiter ce marbre bleu. La même année, Dieu décora notamment dans le même fond bleu lapissé, deux paires de vases de forme médicis de 2e grandeur, la première livrée pour Fontainebleau en Brumaire, la seconde en Nivôse aux Tuileries.


[1] Entrés au magasin à une date inconnue sous le n°120-43 pour un prix de 250 fr pièce. Voir Bernard Chevallier, Les Sèvres de Fontainebleau, catalogue raisonné des porcelaines de Sèvres du musée national du château de Fontainebleau), RMN, Paris, 1996.

[2] Entrés au magasin à une date inconnue sous le n°60-9 pour un prix de 350 fr. - Ibid. p.41

[3] Dossier de recherches de Mme Tamara Préaux, ancienne conservatrice générale du Musée de Sèvres, sur les pièces de forme têtes d’aigle & Archives du Musée de Sèvres, Pb1 [Travaux des ateliers, feuilles d’appréciation, Frimaire an 13].


Sèvres, Paire de « vases aigle », 1801-1802.

Porcelaine dure, émaux et or. - Hauteur : 38 cm ; Largeur : 25 cm

Château de Fontainebleau, Inv. OA5357.


Vase aigle à fond écaille, Sèvres, vers 1800-1801

Porcelaine dure, émaux et or.

Aucune marque

Hauteur : 36 cm ; Largeur : 26 cm. 

Fontainebleau, château, Inv. GMLC664.

Paire de vases Médicis, circa 1804. Porcelaine dure, 31,5 x 23 cm

Exemple du fond bleu lapissé réalisé par le peintre doreur Jean-Jaques Dieu (1777-1811)

Fontainebleau, château, Inv. F3538.1-2.

Livrés à l’Empereur pour Fontainebleau en 1805


La livraison du 24 Brumaire an XIII pour Fontainebleau


Il semble que nos deux vases échappèrent à la fameuse liste qui avait été dressée le 24 Brumaire par Calmelet[4] pour orner les appartements privés du Château de Fontainebleau ; cette décision impériale d’orner de vases de Sèvres le palais impérial, eut pour conséquence de littéralement vider les magasins de la manufacture, au grand désespoir de son directeur, Alexandre Brongniard. Ce dernier s’en plaignit le jour même dans une longue correspondance adressée à Fleurieu, Intendant de la Maison de l’Empereur[5]. A la vue de l’ordre que Mr Calmelet m’a transmis de votre part, j’ai mis à sa disposition tous les objets qu’il a voulu choisir (…). Vous verrez qu’on prend pour l’ameublement du seul château de Fontainebleau 97 vases d’ornements. Plusieurs sont d’un grand prix en raison de leur grandeur ou de leur perfection. Je dois vous prévenir que ce choix enlève à la manufacture à peu près tout ce qu’elle possède en vases terminées, et je ne crains pas d’avancer qu’on aurait de la peine à en trouver un aussi grand nombre et surtout d’aussi beaux dans tous les magasins de Paris. Mais je ne puis m’empêcher de vous communiquer, Monsieur, quelques observations sur les conséquences qui peuvent résulter de ce choix (…) Brongniard pensait notamment que ces vases serviraient en premier lieu à orner les Palais des Tuileries et de St-Cloud qui n’en ont presque point, que les autres puissent être donnés en présents par le Gouvernement, notamment à l’occasion du Sacre ; il regrette donc le choix qui vient d’être fait enlevant la plus grande partie des objets qui peuvent avoir cet usage. (…) Cette mesure vide presqu’entièrement le magazin des pièces les plus remarquables. Cela portera du tort à la Manufacture et au gouvernement si elle devait organiser des visites à des personnages de marques au moment du Couronnement. Il rappelle aussi qu’une partie de ces objets


[4] Etienne-Jacques Calmelet (1773-1840), avocat et homme de confiance de longue date de Joséphine dont il sera un des témoins lors du mariage avec Napoléon, administrateur du mobilier des palais impériaux (1804-1806). Calmelet aura la charge de choisir les vases de Sèvres quelques jours après sa nomination survenue le 13 Brumaire (4 novembre 1804). C’est Alexandre Desmazis (1768-1841) qui lui succèdera durant tout le reste de l’Empire en février 1806

[5] Archives Nationales, O2/918. Correspondance du 24 Brumaire an 13

auraient servi à alléger la trésorerie de la manufacture très endettée. Il l’invite à faire modifier la liste par Calmelet.[6]  De 97 vases, la liste fut ramenée à 88 vases au seul profit du Palais impérial de Fontainebleau pour un montant de 53,223 fr.[7] Parmi les vases recensées par Calmelet figurent ainsi :

 

(…)

-       120-43. 2 vases têtes d’aigle fond beau bleu, fleurs &               500 fr [8]

-       60-9. 1 vases tête d’aigle fond écaille, fleurs &                          350 fr [9]

-       149-19. 2 vases forme médicis fond bleu vainés en or, &           300 fr [10]

(…)

Archives nat. O2/925. Inventaire des vases pour Fontainebleau, 24 Brumaire an 13


[6] A la suite de la correspondance, Brongniard fait part du passage de Duroc à la manufacture concernant les services pour Fontainebleau, choisis par Mr de Luçay ; la demande de doubler les services a demandé un travail supplémentaire alors que la manufacture est privée de fond à cause des retards de paiements ; par manque de trésorerie, il demande d’ailleurs de pouvoir employer les charrois militaires pour le transport des porcelaines de Sèvres à Fontainebleau

[7] Archives Nationale, O2/925. Liste des porcelaines livrées à Sa Majesté pour son Palais de Fontainebleau le 24 Brumaire an 13. Porcelaines choisies par Mr de Luçay, Premier Préfet du Palais (…) Service Nankin et service frize or (…) Porcelaines choisies par Mr Calmelet administrateur du mobilier des Palais Impériaux (…) 88 vases moyens de difft grandeurs, difft fond et décors [note en marge : Les détails et les prix de ce sujet, compris dans le reçu de M. l’adm. du mobilier].

Document doublé aux archives du Musée de Sèvres, Vbb2 [registre des crédits au Gouvernement] f°4-5 & Vy16 [registre des ventes au comptant et à crédit] f°9v-10.

[8] Paire de « vases aigle », actuellement conservée au château de Fontainebleau, Inv OA5357.1 (dépôt du Musée du Louvre). Disposés dans la salle à manger de l’Empereur en 1805, puis dans le deuxième salon de l’Impératrice en 1807 et 1810.

[9] « Vases aigle » fond écaille, toujours conservée au château de Fontainebleau, Inv GMLC664. Disposé dans la chambre à coucher de l’Empereur, puis en 1807 dans le salon de l’appartement du rez-de-chaussée Cour d’Honneur, avant de figurer en 1810 dans le salon de l’appartement n°2 Pavillon du Tibre [Archives du château de Fontainebleau, Série AJ19 /237]

[10] Vase forme médicis, toujours conservée au château de Fontainebleau, Inv F3538.1-2. Disposé dans la chambre à coucher de l’Impératrice en 1805 puis placé en 1810 dans le salon d’angle du Grand Connétable (futur appartement du Pape) [Archives du château de Fontainebleau, Série AJ /238 f°169v]. 

Livrée en 1805 sur ordre de Napoléon aux Tuileries, pour l’Impératrice

 

Le 11 nivôse suivant (1er janvier 1805), 22 vases parmi les vases restant, étaient livrés sur ordre de l’Empereur au palais des Tuileries. En marge des registres de sorties de la manufacture, Brongniard avait noté au crayon leur destination initiale pour le mobilier. On apprend cependant dans sa correspondance avec l’Intendant général[11], que les vases furent données pour l’Impératrice Joséphine. J’ai reçu ce matin à huit heures ½ de M. Pfister [Premier Maître d’Hôtel du palais] l’ordre que vous me donnez de lui livrer les porcelaines qu’il choisira pour l’Impératrice. J’ai mis sur le champ cet ordre à exécution et à 11 heures, quatre brancards chargés sont partis pour les Tuileries. Il a fallu ce temps pour choisir, nettoyer, enregistrer et emballer malgré les aides nombreux que j’ai trouvées à l’instant. Il n’y a que dix paires de vases. Mais vous savez que toutes les pièces de ce genre ont été enlevées dernièrement pour Fontainebleau. [parce que tous ont été dernièrement enlevées pour Fontainebleau, comme vous le savez] L’Empereur et vous, Monsieur, devez compter sur le zèle et l’activité que je mets à remplir mes fonctions. Si cependant il était possible d’être prévenu un peu à l’avance, Sa Majesté serait souvent servi d’un manière plus convenable (…). Brongniard fait suivre la liste des services de porcelaine avec les vases livrés aux Tuileries[12] :

AN O2 /918 Lettre de Brongniard à l’Intendant général

annonçant la livraison des vases aux Tuileries

pour l’Impératrice. 11 nivôse an 13 (1805)

AN O2 /925 Liste des porcelaines livrées à Sa Majesté

le 11 nivôse (…) 22 vases de différentes formes en décors



[11] Archives nationales, O2 /918. Correspondance du 11 nivôse an 13.

[12] La liste détaillée des vases n’apparait pas aux Archives nationales [Série O2 /925]. Il est simplement indiqué sur la facture pour l’Intendant : Liste des porcelaines livrées à Sa Majesté le 11 nivôse (…) 22 vases de différentes formes en décors pour un prix total de 4990 fr. On retrouve cependant le détail aux Archives du Musée de Sèvres, Vbb2 [Crédits au Gouvernement] f°7r/v & Vy16 [Registre des ventes au comptant et à crédit, 1er nivôse – 30 fructidor an 13] f°18v.

(…)

-       56-64.      2 vases fond jasmins avec décoration en or 350 fr

-       75-29.      2 vases fond bleu et rose, paysages               900 fr

-       141-11.    2 vases fond beau bleu, fleurs                       450 fr

-       99-37.      2 vases fond écaillé                                       360 fr

-       149-31.    2 vases fond beau bleu                                  300 fr

-       151-2.      2 vases jasmins fond &                                  510 fr

-       117-34.   2 vases idem                                                   360 fr

-       125-3.      2 vases fond bleu lapis montés en bronze    700 fr

-       151-50.   2 vases forme médicis bleu lapis                  300 fr

-       152-21. 2 vases tête d’aigle bleu lapis                      300 fr[13]

-       112-15. 2 vases fond sablé grisaille                           450 fr 

Archives du Musée de Sèvres. Vbb2, Crédits au Gouvernement, 1er janvier 1805, f°6v-7



[13] Remarque : le numéro d’inventaire la paire de vase « aigle » est : 152-21 ; le n° d’inventaire suivant 152-22 correspond à une paire de vases fond bleu lapis mais sans précision « tête d’aigle » (le prix est moindre : 240 fr) ; la paire de vases est destinée à être offerte en présent à l’évêque de Versailles à l’occasion du mariage de la princesse Stéphanie avec le Prince de Bade le 22 avril 1806 (voir Vbb2 f°57v et Vy17 f°15v).

Œuvres en rapport

- Paire de « vases aigle »fond beau bleu. Château de Fontainebleau, Inv OA5357.1

   (dépôt du Musée du Louvre).

- « Vases aigle » fond écaille, toujours conservée au château de Fontainebleau, Inv GMLC664

 

 

Sources archivistiques

- Archives nationales, O2 /918 et 925 pour la correspondance entre Brongniard, directeur du Musée de Sèvres et l’Intendant

              général de la Maison de l’Empereur.

- Archives nationales, AJ19 /933 et suivants. Inventaire du mobilier du château de Fontainebleau &

   O2 /675 sur l’ameublement du Palais des Tuileries.

- Archives du Musée de Sèvres. Principalement Vbb et Vy [Registre des ventes au comptant et à crédit] : Vbb2 f°7v & Vy16 f°18v – 11     nivôse an 13 (1er janvier 1805). Livraison sur ordre de l’Empereur au Palais des Tuileries

 

 

Bibliographie

- Marc Sandoz. Jean-Jacques Lagrenée (le jeune). 1739-1821. Paris, 1988.

- Bernard Chevallier, Les Sèvres de Fontainebleau. Porcelaines, terres vernissées, émaux, vitraux (pièces entrées de 1804 à 1904). RMN, Paris, 1996.


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