Jean-Baptiste ISABEY. 1791-1824. Artiste peintre.

Portrait d'Eugène-Napoléon DAVOUT (fils du Maréchal). 1811


Signé et daté en bas à droite « Isabey Xbre 1811 »

Inscription sur le registre du bas : « Napoléon D** / né le 24 fevrier 1811 »

Aquarelle sur papier, cadre de bois doré

20 x 15 cm, avec cadre 28,5 x 23,5 cm


Horace VERNET. 1789-1863. Artiste peintre 

Portrait de Jean-Baptiste Isabey 

1828 

Huile sur toile 

81 x 64,6 cm 

Musée du Louvre Paris 

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

Jean-Baptiste Isabey, un portraitiste de talent


« Peintre en miniature », voilà l’inscription gravée sur la tombe de Jean-Baptiste Isabey au cimetière du Père-Lachaise. Celui qui sera considéré comme le meilleur portraitiste de son temps, ne verra jamais son talent contesté. Isabey nait en 1767 à Nancy, ville où il commence son apprentissage chez Claudot peintre de Stanislas, il révèle déjà ses talents de portraitiste et à Paris, il persévère dans le genre sous le conseil de David lui-même, qui deviendra par la suite son ami. Il se démarque des portraitistes de son époque tels que Sicardi ou Jacques Dumont, par sa capacité à allier dans des petits formats intimistes grâce et dignité et réussi à concilier l’impératif d’idéalisation et le souci de réalité des modèles. Se faire portraiturer par Isabey devient alors presque un impératif pour les membres de la haute société de l’époque. Sous tous les régimes successifs, Isabey a tenu une place majeure dans la vie artistique et mondaine de son temps, mais c’est sous le premier empire que son rayonnement est le plus flamboyant. Après la chute de l’Empereur et bien qu’il soit resté fidèle à celui-ci, il continuera de peindre sous la restauration pour Louis XVIII. Sous le second empire, Napoléon III couvre d’honneur celui qui fut le professeur de sa mère. Il consacre une salle au Louvre à l’exposition de ses dessins de costumes pour le sacre, lui alloue une pension de 6000 francs et lui remet la cravate de commandeur de la légion d’honneur en 1854. Il peint jusqu’à l’âge de 70 ans avant de renoncer à ses pinceaux après avoir rédigé ses mémoires. 


Château d’Annoux (Yonne) 

Jean-Baptiste ISABEY. 1791-1824.
Artiste peintre.

Portrait d'Eugène-Napoléon DAVOUT (fils du Maréchal).

1811

Signé et daté en bas à droite « Isabey Xbre 1811 »

Inscription sur le registre du bas : « Napoléon D** / né le 24 fevrier 1811 »

Aquarelle sur papier, cadre de bois doré

20 x 15 cm, avec cadre 28,5 x 23,5 cm


Ce dessin est une commande du Maréchal d’Empire Louis-Nicolas Davout, duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmühl. Sous les conseils de Desaix il est promu très jeune maréchal en 1804 par Napoléon qui est alors premier consul. Ce dernier ne regrettera jamais d’avoir accordé sa confiance à son lieutenant qui sera le seul à ne connaitre aucun échec et qui s’illustre notamment à Austerlitz, Eylau, Wagram et Auerstaedt. 

De son union le 9 novembre 1801, avec Louise Aimée Julie Leclerc, sœur du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc et belle-sœur de Pauline Bonaparte, naissent plusieurs enfants parmi lesquels Napoléon-Louis. Il voit le jour le 24 février 1811 et succédera à son père en tant que duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmühl. C’est à l’occasion de cette naissance que le maréchal commande notre aquarelle à Isabey qui est alors le plus grand portraitiste de son temps. L’artiste reprend alors une iconographie qu’il a précédemment utilisé dans une aquarelle représentant le roi de Rome deux semaine après sa naissance. Dans cette œuvre l’héritier de l’Empire est allongé sur le dos, la tête reposant dans un casque de Mars, le dieu de la guerre. Il arbore les attributs de la guerre et de la gloire, flanqué d'un sabre il porte en sautoir les grands cordons de la Légion d'honneur et de la couronne de fer tout en serrant dans son poing la couronne des lombards. Deux drapeaux affichant les aigles impériales française et autrichienne trônent au-dessus du jeune monarque. Isabey intègre ici le roi de Romedans une représentation dynastique reprenant les marqueurs du pouvoir établis par son père.


L’héritier Davout bénéficie quant à lui d’une représentation plus bucolique, au casque du dieu Mars se substitue un panier rempli de fleur. Il tient sur ses genoux un petit spitz, chien particulièrement à la mode au XIXème siècle. Le poupon est délicatement peint et une douceur juvénile et attendrissante se dégage de son visage aux joues rosées. Mais au-delà de la représentation d’un simple enfant, il s’agit également de celle d’un héritier. Afin de souligner cette dimension, le peintre esquisse au loin le Château d’Annoux, lieu de naissance du Maréchal Louis Nicolas et fief de la maison Davout. A la mort de son père en 1823, Louis Napoléon hérite de ses titres mais il décède en 1853 sans laisser de descendance, et le titre de Prince d'Eckmühl disparait avec lui.

Jean-Baptiste ISABEY. 1791-1824. Artiste peintre. 

Le roi de Rome après sa naissance 

1811 

Aquarelle, plume et lavis gris, mine de plomb. 

Signé : 'J. Isabey 1811'. Sur un socle : 'mars 1811'. Note au crayon collée en marge : '15 jours après la naissance du roi de Rome, l'Empereur me donna l'ordre d'en faire le portrait'. En bas en marge : 'premier portrait'. 

18,9 x 25,5 cm 

Musée du Louvre, 

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage 

Provenance : 


- Collection David David-Weill en 1909

- Collection Sir Charles Clore (d. 1979),

- Collection particulière


Bibliographie : 


- Gillet, Jeannerat & Clouzot, Miniatures and enamels from the David-Weill collection, 1957, no. 98, pp. 170-171

- Jean-Baptiste Isabey (1767-1855): portraitiste de l'Europe : [exposition, Rueil-Malmaison], Musée national des Châteaux de Malmaison et Bois-Préau, 18 octobre 2005-9 janvier 2006, Musée des beaux-arts de Nancy, 28 janvier 2006-19 avril 2006 /catalogue par François Pupil; avec la collaboration de Bodo Hofstetter, Cyril Lécosse, Alain Pougetoux, Tamara Préaud, p.13

- Joseph Valynseele, Les maréchaux du premier Empire, leur famille et leur descendance, MCMLVII, 126 Boulevard Magenta Paris, p.187

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